La différence
On se questionne encore parfois sur ce sujet et ce billet éclairera probablement certains et confirmera les connaissances des autres. Quelle différence y a-t-il entre un ePDF et un ePub ? Voici les principaux points à comparer :
- La forme du livre
- L’accessibilité du texte
- L’interopérabilité des formats
- La mise en marché des livrels
- Les données d’utilisation du lectorat
La forme du livre
Alors que le ePDF conserve sa mise en pages, ce n’est pas le cas avec le format ePub dont la mise en pages est « déconstruite » pour ensuite être transformée en « papyrus » plutôt qu’en « codex », forme actuelle du livre papier et ePDF. La forme dépend alors des styles créés par l’intégrateur/infographiste, des paramètres des différentes applications de lecture ainsi que des choix de thèmes et de mise en forme opérée par le lecteur. Ainsi, le texte pourrait tout de même apparaître en mode « page », mais le texte, lui, sera fluide. On remarque la différence lorsque l’application propose aussi un mode « défilement ».
L’accessibilité du texte
L’accessibilité au texte est primordiale pour tous. Si votre texte est encapsulé (embedded) dans un format fixe comme le ePDF, votre lecteur n’y aura pas aussi facilement accès que s’il est libre, comme le propose à la base le format ePub. Le texte en format ePub est « redistribuable » (Reflowable), ce qui signifie qu’il est ajustable et que son apparence est sous le contrôle du lecteur plutôt que de l’éditeur, comme l’impose la forme « codex ». Bien sûr, l’éditeur peut, dans une certaine limite, appliquer un style à son livrel. Heureusement !
L’interopérabilité des formats
Je n’ai rien à ajouter à la définition de Wikipédia (Définition courte : L’interopérabilité est la capacité de bon fonctionnement que possède un produit ou un système, dont les interfaces sont intégralement connus) pour comprendre la différence entre « interopérabilité » et « compatibilité » ; tout est là. Seule la question du temps interfère dans notre situation. Actuellement, les formats bien connus du ePDF et du ePub2 régulier sont les mieux lus par les appareils et les logiciels de lecture. Éventuellement, les formats ePub3 et ePub2 et 3 en format fixe (Fixed Layout) seront aussi interopérables. Pour l’instant, une minorité d’applications de lecture sont capables de décoder ce format.
La mise en marché des livrels
Tant et aussi longtemps que l’interopérabilité des formats et les structures informatiques des boutiques en ligne ne seront pas au point, la mise en marché des livres numériques sera complexe pour l’éditeur. C’est une question de temps, mais aussi de bonne volonté. Le PDF est très connu et répandu, il paraît alors très simple de le commercialiser. Par contre, le format ePub tend à se répandre de plus en plus, et il est aussi simple à mettre en marché que le ePDF, à condition que se soit un ePub2 régulier. Les détaillants ne font pas encore la distinction entre les différents formats de ePub. Ça viendra, d’autant plus qu’ils assurent que le format ePub devrait davantage être mis de l’avant. Certain vont même jusqu’à ne pas vendre le ePDF d’un titre si un ePub a été produit.
Les données d’utilisation du lectorat
Ces données sont difficilement accessibles pour les éditeurs traditionnels. Les détaillants et les libraires ne partagent aucune information, ou pas suffisamment. C’est pourtant là que l’éditeur serait en mesure de savoir et de comprendre les besoins et les désirs de ses clients – j’utilise le mot « client » plutôt que « lecteur » ; il s’agit bien de commerce ici. Lorsque vient le temps de choisir entre les formats ePDF et ePub, l’éditeur doit savoir entre autres quel appareil est utilisé par ses lecteurs pour lire son livre. Voici quelques informations sur la première étude comparative offrant des données chiffrées sur l’adoption du livre numérique par les Québécois, publiée par la BTLF.
Nous pouvons constater que la croissance de la lecture sur les appareils, tels téléphones intelligents et tablettes, est plus forte que celles des liseuses d’encre électronique (E Ink). Nous découvrons aussi à la lecture de cette étude que les bibliothèques québécoises proposent BlueFire Reader comme application de lecture. Il est important que les éditeurs connaissent les capacités et les limites de cette application afin de savoir comment présenter leurs livrels. Par exemple, avec ce logiciel de lecture, les liens Internet s’affichent directement dans le texte où ils peuvent être consultés, contrairement à d’autres applications où le lecteur est invité à « sortir » du texte pour consulter les liens sur un navigateur. Cette application fonctionne avec la même bibliothèque d’outils de développement qu’Adobe et le DRM (Digital rights management) chronodégradable utilisé par les bibliothèques est compatible. Cependant, les ePub3 réguliers ou le format fixe (qu’ils soient en ePub2 ou 3) ne sont pas compatibles avec cette application de lecture. On affirme chez BlueFire que ce n’est qu’une question de temps avant que cette compatibilité fonctionne, sans toutefois donner de précision.
Le multiformat
Si, dans un passé pas si lointain, la question du livre numérique n’impliquait pas la question du multiformat, aujourd’hui il est important d’être stratégique. Plusieurs ont constaté que le ePDF n’est pas très pratique pour le lecteur (la personne) de romans. La venue du format ePub complexifie quelque peu la stratégie de l’éditeur, mais améliore grandement l’expérience de lecture de romans.
Dans certain cas, autres que pour le roman, il est préférable de fournir plusieurs formats lors de l’achat. Actuellement, on ne donne pas de choix : on force le lecteur à acheter l’un ou l’autre format, alors qu’on devrait proposer toute les versions d’un même livre. On oblige le lecteur à se questionner sur la valeur monétaire des formats plutôt que sur leurs caractéristiques propres à chacun, bien souvent sans qu’il ait l’information adéquate. Comme le consommateur ne veut pas faire d’erreur, il télécharge ce qu’il connaît, le PDF.
Le choix
Avec toutes ces informations en tête, quel format choisirez-vous pour votre livrel ? Vous savez qu’en confiant la mise en pages papier de vos livres à Studio C1C4, vous recevez les versions numériques gratuitement (oui, oui, vous avez bien lu !). Nous pouvons donc vous fournir avec l’assemblage « In Design, PDF impression et dossier complet », les versions ePDF, ePub et mobi selon votre demande. Faudra-t-il pour autant toutes les demander ? Si vous vous avez décidé de vendre vos livres chez Amazon, le format mobi est recommandé (le site accepte le ePub mais il le convertit lui-même sans apporter une attention particulière aux livres et à la façon dont ils s’affichent. Demandez-nous donc de produire votre mobi, vous aurez ainsi la conscience tranquille !).
Maintenant, voulez-vous un ePDF ou un ePub ?
Voici quelques exemples où je recommande l’ePDF :
- Le graphisme de votre livre prend une importance particulière et ne peut être reproduit avec le format ePub régulier. C’est le cas des guides pratiques, des essais abondamment illustrés, des albums jeunesse.
- Dans le cas où vous voulez être en bibliothèque et que votre ePub est enrichi et/ou de format fixe (format non pris en charge en bibliothèque), il est préférable de fournir un ePDF.
Voici quelques exemples où je recommande l’ePub2 régulier :
- Votre livre est un roman. N’ajoutez pas inutilement des frais à votre production pour produire un ePDF (à moins de vouloir créer un ePDF adapté à une grosseur d’écran spécifique), ce n’est pas agréable de lire un roman dans ce format sur les appareils numériques. Vous vous nuisez en n’offrant qu’un PDF à votre lecteur. Faites connaître le ePub à vos lecteurs en n’offrant que ce format. Ils n’auront d’autres choix que de le découvrir et d’être agréablement surpris. Les gens prennent trop souvent le chemin facile et connu, et se privent, inconsciemment ou non, des innovations.
- Votre livre est un essai. Même s’il y a beaucoup d’images et de tableaux, si vous désirez que votre essai puisse être lu sur un téléphone intelligent ou une liseuse, il est fortement recommandé d’utiliser le format ePub2 régulier. Voilà un genre qui est plus enclin à être lu sur un ordinateur, afin d’être annoté. Il convient donc de bien connaître son lectorat pour choisir le bon format, ou tout simplement l’offrir dans les deux formats.
À vos stratégies !
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