Anton Anghel – un écrivain qui choque : « L’écriture est une expérience violente »

Publié par Mircea Gheorghe Novembre 2008

En 1993, au Québec (Canada), Anton Anghel publiait un roman en français, Fortuna Star, qui allait faire sensation. Voici quelques commentaires que Fortuna Star a suscités : « Fortuna Star est sans contredit l’un des romans les plus libres, les plus subversifs et les plus truculents de toute notre littérature » (Francine Bordeleau, Lettres québécoises). Ou encore : « C’est un roman de l’exagération, du rire généreux, extrêmement visuel. Avec des scènes hallucinantes. […] Toujours avec un sourire maléfique et une imagination diabolique. J’ai fait des recherches en vain. Fortuna Star est un roman incomparable. » (J. Gagnon, Voir) Mais aussi : « Fortuna Star est un cocktail explosif de sexe, d’argent et de sang, avec une goutte de folie philosophique, un roman déroutant. » (Gilles Crevier, Journal de Montréal)

 

Après une courte période de gloire lorsqu’ il accordait de nombreuses entrevues, l’auteur a disparu. Il s’est tout simplement retiré de la vie publique et, même après que son roman fut devenu un best-seller, il restera introuvable. Personne, pas même son éditeur, ne savait ce qu’il était devenu ; à Montréal, son identité et la gloire de son livre publié en 1993 sont devenues peu à peu vagues, comme des faits folkloriques. On ne savait plus si Anton Anghel habitait toujours au Canada ou même s’il était encore en vie.

Soudainement, l’auteur est sorti de son anonymat. Pour remercier l’auteur d’une chronique littéraire publiée dans Timpul. Et pour répondre avec sollicitude aux questions de celui-ci.

 

Mircea Gheorghe : Monsieur Anton Anghel, j’aimerais commencer par une courte présentation. On sait que vous êtes l’auteur de ce livre extraordinaire, mais c’est tout ce qu’on connaît de vous…

 

Anton Anghel : Le livre est plus important que moi. Je suis né à Bucarest, le ١١ août ١٩٤٨ ; cependant, les racines de ma famille sont en Transylvanie, à Seusa, un village près d’Alba-Iulia, au-delà de Mures. J’ai fait des études au lycée Gheorghe Lazar, à Bucarest. En arrivant au Canada, dans les années 1980, j’ai fait des cours de cinéma, sciences politiques, criminologie, littérature. Par simple curiosité. Aucune intention d’obtenir un diplôme. Et, sur le plan intellectuel, aucun grand gain. Quand j’étais jeune, je voulais devenir réalisateur de cinéma. Mais j’ai dû aller en prison. Je n’étais pas un dissident, je ne me battais pas pour la liberté des autres, ce qui m’intéressait était ma propre liberté. J’ai été en prison pour avoir tenté par deux fois de franchir illégalement la frontière.

 

Mircea Gheorghe : Vous étiez jeune …

 

Anton Anghel : Je n’aime pas parler de la prison. C’est un sujet sensible. Quoi que je dise, l’idée de souffrance est présente. J’ai vécu cette souffrance. Mais comme elle m’a été imposée par d’autres, je n’en tire aucun mérite. Je n’ai fait que passer à travers de cette souffrance. J’ai été à Gherla. À Aiud aussi, mais pour une période plus courte. Ces deux prisons ont marqué ma vie à jamais. J’avais 25 ans, j’étais un garçon sage, cultivé, qui aimait lire et voulait devenir réalisateur. Et c’était incroyable : je me trouvais soudainement au Moyen Âge. J’avais des chaînes cloutées aux chevilles. Martelées sur une souche. C’était incroyable. J’ai fini par y croire. Pour moi, ce n’était pas la faute des policiers. C’était la faute de l’espèce humaine.

 

Mircea Gheorghe : Fortuna Star a été un best-seller en 1993 : c’est un roman intelligent, d’action, en même temps grave, parodique, cynique et sentimental ; l’histoire d’un hold-up dirigé par un personnage, Alex Bandera, qui est Roumain malgré son nom espagnol. S’agit-il d’un roman autobiographique ?

 

Anton Anghel : Tout ce que Bandera fait, je l’ai fait. Tout ce que Bandera pense, je l’ai pensé. Tout ce que Bandera sent, je l’ai senti. Cependant, Fortuna Star n’est pas un roman autobiographique. C’est un livre plein de fiction. Pour vous donner quelques détails amusants : dans Fortuna Star, le logement de Bandera est exactement celui que j’occupais avant d’être arrêté. Y compris les livres de mes bibliothèques et le paysage que l’on voit par la fenêtre de la salle de bain. J’avais même une belle voisine. Mais ce n’était pas Nastasia. Ou parfois, occasionnellement. Apparemment, ils ont cherché le bâtiment portant le nom de Fortuna Star dans toute l’Amérique de Nord, et ils l’ont trouvé à Boston ! Malgré le fait que l’action du roman se passe à Montréal. Un grand bâtiment – celui de Boston – ayant la même architecture intérieure que celle décrite dans mon livre, au milieu d’un parc. J’espère qu’ils n’ont pas commencé à creuser là, même si c’est bien possible.

 

Mircea Gheorghe : Qui sont les gens qui l’ont cherché ?

 

Anton Anghel : C’est mon avocat qui m’a donné cette information sur le bâtiment cherché et trouvé à Boston. Je n’ai pas posé de questions. Je ne trouvais pas que c’était important. Mon avocat, Sidney Leithman, est mort. C’était un criminaliste très connu à Montréal, il n’avait que des clients « célèbres ». Le problème avec les clients de cette catégorie c’est qu’ils sont dangereux. Sidney a été tué en plein jour, au volant de son auto. Trois cartouches de 9mm, travail de professionnel. Le bâtiment de Fortuna Star n’existe pas. J’avais besoin d’une façade ayant une certaine « personnalité ». Quelque chose qui, d’une certaine manière, pourrait renvoyer à un « temple ». C’était bien pour le lecteur, c’était bien pour moi – sincèrement, j’aurais aimé un tel décor. D’habitude, l’ambiance est très prosaïque. Les camions blindés n’ont aucun « sens du romanesque ». Seule chose agréable, les camions de Wells Fargo qui avaient une belle couleur : un rouge foncé, mais pas trop fort, plein de vitalité… Vous savez, le lien entre Bandera et mon expérience canadienne active en moi un ancien instinct de « clandestinité ». Quelque chose se contracte en moi. C’est pour ça que je n’aime pas parler de moi-même. Je peux parler de principes, de généralités, de certaines attitudes, mais sans jamais fournir de détails.

 

Mircea Gheorghe : Un moment, s’il vous plaît. Vous voulez dire que vous êtes allé en prison encore une fois, au Canada…

 

Anton Anghel : Mon cher monsieur, j’en parle dans les premières pages de mon roman. Il y a une préface qui s’appelle En guise d’introduction dans laquelle je décris comment les policiers ont pris d’assaut ma maison ; ils savaient que j’avais purgé une peine de sept ans de prison pour avoir attaqué un camion blindé et ils me suspectaient de récidive. Ils ont trouvé la liste des personnages que j’avais préparée pour mon roman et ils ont cru que c’étaient des noms de vrais bandits, mes complices. Les braves policiers étaient convaincus d’avoir fait un bon coup : ils avaient obtenu des noms de bandits et un excellent schéma d’un hold-up d’envergure. Il y avait encore des détails qu’ils ne comprenaient pas, mais une bonne enquête allait tout éclaircir. Bandera, Vaida, Stalin, le Poète, Nastasia, Sonia ont été cherchés par la Gendarmerie royale, par le F.B.I., par Interpol. Les policiers ont été obligés de tout révéler au cours de mon procès ; ils n’avaient pas le choix. J’ai été acquitté. C’est ça toute l’histoire. Une vraie histoire.

 

Mircea Gheorghe : Quels sont les antécédents du roman publié en ١٩٩٣ ? Qu’est-ce que vous aviez écrit avant lui ?

 

Anton Anghel : Aucun antécédent. Je n’ai rien publié avant lui. Sauf qu’il n’y a pas de miracles. Personne ne peut écrire soudainement un roman complexe de ٥٠٠ pages. Personne ne peut échapper à la souffrance. L’écriture est une expérience violente qui implique le jugement, les idées, l’affectivité. Les mots restent. Demain ou après-demain on ne peut pas écrire mieux qu’hier. On peut seulement écrire autre chose. J’ai dû tout recommencer. Comment composer un simple dialogue ? La voix du narrateur, quand est-elle claire ? Quand est-elle confuse ? Et pourquoi est-elle confuse ? Des dizaines, des centaines de questions de ce genre pour lesquelles je n’avais pas de réponse initialement.

 

Mircea Gheorghe : Avez-vous lu Jack London ?

 

Anton Anghel : Exactement, Martin Eden. Je suis quelqu’un de tenace et inventif. Dans les prisons fédérales, il y a des bibliothèques. J’ai commencé à lire avec beaucoup d’attention. Et j’ai trouvé des réponses, plus que j’en avais besoin. J’ai été surpris de constater que les auteurs étaient médiocres, pressés, superficiels. Plus encore : ils écrivaient pour écrire, ils écrivaient pour eux-mêmes. J’ai appris à écrire avec Fortuna Star. Les deux cents premières pages je les ai écrites dix fois. Aucune variante n’était meilleure qu’une autre. Chaque fois c’était différent. C’était long, c’était difficile. Mais le grand avantage est que je n’ai de dette envers personne. Je n’ai pas de mentor, je n’ai pas de maître. Et je peux écrire tout ce que je veux.

 

Quand j’écris, ma table est collée contre un mur, dans un coin de la chambre. Même en liberté, je ferme ma chambre avec un grand verrou : c’est une habitude en lien avec la prison, le besoin d’un espace fermé. Sinon, mes pensées, mon écriture n’auront plus la même intensité. Pour revenir à ma table de travail, je punaise toujours sur le mur devant elle une liste de tous mes personnages principaux, leur nom, leurs traits physiques et moraux, l’idée que chacun véhicule. Il m’arrive de regarder cette liste des heures et des heures. Même si je pense à autre chose, mon subconscient travaille. Il établit des liens surprenants, me suggère certains chemins à suivre, certains contacts. Quand j’étais en prison, un des gardiens m’a demandé si j’étais très croyant. À chaque inspection de ma cellule, me regardant par le judas, il me voyait les coudes sur la table, le menton soutenu par mes poings, le regard fixé sur le mur. Toujours sur le mur, je garde aussi un schéma précis d’un certain endroit qui apparaît dans mon roman, le bâtiment de Fortuna Star, par exemple, étage par étage, pièce par pièce.

 

Mircea Gheorghe : Monsieur Anghel, avez-vous des liens avec des écrivains ou des éditeurs de Roumanie ?

 

Anton Anghel : Non, pas du tout. Dans le cadre d’un Salon du livre de Montréal, j’ai connu un éditeur venu de Roumanie – son nom n’a pas d’importance, d’ailleurs je crois l’avoir oublié. Je lui ai montré le dossier de presse de Fortuna Star. Il l’a lu, ensuite il m’a regardé d’un air intelligent : « C’est bien écrit. Ta plume tourne bien les phrases ». L’imbécile croyait que j’écrivais moi-même des articles sur mon livre pour les faire publier. La chronique qu’il avait lue avait été publiée dans Lettres québécoises, la revue littéraire la plus prestigieuse et solide d’ici. Depuis, je n’ai pas senti le besoin de réitérer l’expérience.

 

Mircea Gheorghe : Et les autres écrivains roumains du Canada…

 

Anton Anghel : Soyons sérieux ! Quels écrivains ?

 

Mircea Gheorghe : Vous ne fréquentez pas les salons littéraires ni les lancements de livres…

 

Anton Anghel : Non, monsieur ! Pourquoi fréquenter les salons littéraires ? Les écrivains s’y ramassent pour faire des rencontres, pour chercher ou pour offrir du réconfort. Ils échangent des avis, des conseils ; ils suivent le même chemin. Mon chemin, je ne le connais pas. Et je ne veux pas le savoir.

 

Mircea Gheorghe : Vous n’appartenez donc à aucun groupe littéraire. Vous êtes un solitaire…

 

Anton Anghel : Je suis seul. Même dans la prison, j’ai toujours été seul. Je n’avais pas de contacts avec d’autres gangs, d’autres personnes. Et pas parce que j’aurais été plus sage, plus sensible que les autres ; au contraire. Pour traverser tout seul les épreuves de la prison, tu as besoin d’une grande force. Ils me respectaient pour cette force. Mais je ne suis pas un être isolé. Au risque de vous décevoir, je peux vous dire que la vie n’a pas réussi à me mettre à genoux. Je me sens très bien, mon moral est excellent, je n’ai jamais manqué de confiance en moi. Je n’ai pas d’attentes envers les autres, pour cela je ne suis pas déçu. Peut-être que je suis un cynique, mais il y a alors une bonne raison à cela : je suis excessivement réaliste.

 

Mircea Gheorghe : Cependant, vous avez confiance dans la culture, dans les fruits de l’esprit, peut-être dans la postérité aussi.

 

Anton Anghel : Oui, j’ai cette confiance. Probablement que je ne l’ai jamais exprimée à cause d’une certaine pudeur, d’une certaine modestie.

 

Mircea Gheorghe : Monsieur Anghel, vous vous considérez un écrivain canadien (ou québécois) d’origine roumaine ou un écrivain roumain d’expression française ?

 

Anton Anghel : Je suis un écrivain roumain de langue française. J’ai dans mon sang une caractéristique roumaine, une structure cérébrale qui dépasse l’intelligence. J’ai dans mon sang le sens du tragique.

 

Mircea Gheorghe : Quelques années ont passé depuis la parution de votre premier – et pour le moment unique – roman, Fortuna Star. Avez-vous d’autres projets littéraires ?

 

Anton Anghel : Oui, j’ai un projet, mais je ne veux pas en discuter. En littérature, comme en banditisme, les projets ne doivent pas devenir publics. La vraie question est ailleurs : pourquoi n’ai-je pas eu d’autres projets pendant tout ce temps ? La réponse est simple : je ne veux pas et je n’ai jamais voulu faire une « carrière ». J’ai investi dans Fortuna Star huit ans de ma vie. Ce n’est pas un roman qu’on peut répéter tous les deux ans, sous une forme différente. Pour moi, un grand roman, un roman « total » est une étape de vie. En finir l’écriture, c’est comme revenir du front : tu es surpris d’être encore en vie. Après avoir fini son écriture, tu ne peux pas en écrire un autre quand tu veux ou quand ton éditeur le demande. Il faut qu’une autre étape commence dans ta vie. Pour moi, ce moment est arrivé.

 

 

Entrevue réalisée par Mircea Gheorghe et publié dans la revue Timpul, no. 11, novembre 2008, p. 5. Traduit du roumain par Simona Plopeanu*.

 

 

 

* Diplômée en littérature et en journalisme, Simona Plopeanu compte plus de 15 ans d’expérience dans le domaine journalistique. Elle est la fondatrice de l’entreprise Points de vies qui se donne comme mission l’écriture de biographies, en plus d’offrir des services de rédaction et de traduction.

 

MIRCEA GHEORGHE (critique, prosateur, traducteur et journaliste), né le 25 juillet 1943 à Focsani (Roumanie) s’est établi à Montréal (Canada) en 1990.

Il a publié environ mille articles, chroniques, médaillons littéraires dans plusieurs revues et magazines du Canada (Luceafărul românesc, Pagini românești, Argus, Hypatia etc.) et de la Roumanie (Timpul, Convorbiri literare, Contemporanul, Luceafărul, Prăvălia culturală, Limba și literatura română etc), études et synthèses sur l’histoire de la critique et des idées littéraires (la collection Modernisation de l’enseignement, Bucarest, Les éditions de la Bibliothèque Centrale Pédagogiques 1972-1985), traductions : Fernand Braudel, La Méditérrannée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II (Mediterana și lumea mediteraneană în timpul lui Flilp al II-lea, 6 vol., Bucarest, Méridiens, 1985), Pierre Chaunu, La civilisation de l’Europe classique (Civilizația Europei clasice, 3 vol, en collaboration avec Al. Dobrescu, Bucarest, Méridiens,1988.), Jean-Marie Guyau, Les problèmes de l’esthétique contemporaine (Problemele esteticii contemporane, Bucarest, Méridiens 1989). De 1969 à 1976, il a publié des dizaines de récits sous le pseudonyme Alexandru (Al.) Vasiliad.

 

Il est l’auteur d’un Ghid de predarea lecturii literare (Guide de l’enseignement de la lecture littéraire, Bucarest, Éditions Didactiques et Pédagogiques, 1982) et des volumes : Partida de canastă (La partie de canasta, récits - Iasi, Polirom, 2005), Imprevizibilul triumf (L’Imprévisible triomphe, chroniques et essais - Iasi, Institutul European, 2008), Clepsidra (Le sablier, roman - Bucarest, EuroPress, 2010), O adevărată familie (Une véritable famille, récits - Iasi, Adenium, 2013).

 

Plusieurs de ses récits ont été inclus dans des anthologies littéraires.

 

En tant que critique Mircea Gheorghe a examiné et a écrit sur de nombreux ouvrages signés par des écrivains roumains, français, anglais, russes, canadiens et américains.

 

Parmi ceux qui ont commenté favorablement ses livres il y a Liviu Antonesei, Lidia Bodea, Crina Bud, Constantin Dram, Horia Gârbea, Ramona Iacobute, Felicia Mihali, Florin Oncescu, Simona Plopeanu, N. Turtureanu, Cornel Mihai Ungureanu, Tudorel Urian, Marius Vasileanu.

 

***

 

MIRCEA GHEORGHE (critic, prozator, traducător și ziarist), născut la 25 iulie 1943 la Focșani (România), s-a stabilit la Montreal (Canada) în 1990. A publicat circa o mie de articole, cronici și medalioane literare în mai multe reviste și magazine din Canada (Lucefărul românesc, Pagini românești, Argus, Hypatia etc.) și din România (Timpul, Convorbiri literare, Contemporanul, Luceafărul, Prăvălia culturală, Limba și literatura română etc.), studii și sinteze despre istoria criticii și a ideilor literare (în colecția Modernizarea învățămîntului, București, editura Bibliotecii Centrale Pedagogice, 1972-1975), traduceri din Fernand Braudel, (Mediterana și lumea mediteraneană în timpul lui Filip al II-lea, 6 vol. București, Editura Meridiane, 1985), Pierre Chaunu, (Civilizația Europei clasice, 3 vol. în colaborare cu Al. Dobrescu, București, Meridiane, 1988), Jean-Marie Guyau (Problemele esteticii contemporane, București, Meridiane, 1989)

 

. Între 1969 și 1976 a publicat zeci de povestiri sub pseudonimul Alexandru (Al.) Vasiliad.

 

Este autorul unui Ghid de predarea lecturii literare (București, Editura Didactică și Pedagogică, 1982) și al volumelor : Partida de canasta (proză scurtă, Iași, Polirom, 2005), Imprevizibilul triumf (cronici și eseuri literare, Iași, Institutul European, 2008), Clepsidra (roman, București, EuroPress, 2010), O adevărată familie (proză scurtă, Iași, Adenium, 2013).

 

Multe dintre povestirile sale au fost introduse în antologii literare.

 

În calitate de critic, Mircea Gheorghe a examinat și a scris despre numeroase lucrări semnate de scriitori români, francezi, englezi, ruși, canadieni și americani.

 

Printre cei care i-au comentat favorabil cărțile se numără Liviu Antonesei, Lidia Bodea, Crina Bud, Constantin Dram, Horia Gârbea, Ramona Iacobute, Felicia Mihali, Florin Oncescu, Simona Plopeanu, N. Turtureanu, Cornel Mihai Ungureanu, Tudorel Urian, Marius Vasileanu.

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